Aujourd’hui, l’un des régimes connu et en vogue aux USA, c’est d’apprendre à cuisiner et à manger « français ». L’éternel paradoxe français fait rêver… Les français passent leur temps à se goinfrer de cassoulets, de confits de canards, de foie gras, de choucroute, de Paris-Brest, de fondue savoyarde, de bœuf bourguignon, mais voilà, ils restent sveltes et en bonne santé générale (moins de maladies cardiovasculaires, coronariennes etc…). Alors, l’idée est d’apprendre à manger pareil.
Seulement voilà, les français ne veulent pas rester en arrière et commencent à tellement bien imiter le mode de vie des états-uniens qu’ils deviennent obèses à leur tour et de plus en plus. On note surtout chez les jeunes générations des pics à 15/20% d’obèses par classe d’âge. Dans 30 ans, on aura ici aussi des stages minceurs pour apprendre à cuisiner comme nos arrières-grands-parents. En attendant, on se laisse convaincre par la pub que les p’tits plats tous prêts pour vous faciliter la vie (en fait, pour vous alléger le porte monnaie et vous alourdir la silhouette) sont idéaux pour une vie moderne et active.
Tant que l’on mange les plats préparés par papa et maman, tant que l’on mange à la cantine, tant que l’on mange au restaurant, on ingurgite des aliments qui ont tous à peu près la même « valeur ». Certains sont jugés comme très bons, d’autres comme dégoûtants (notamment ceux de la cantine, pour lesquels on imagine assez bien la méchanceté du cuisto, le remplacement des épinards par la pelouse fraîchement coupée, des chiens hachés dans les tomates farcies et autres légendes de jeunes gens).
En réalité, la qualité d’un plat vient surtout de la qualité des produits que l’on utilise. Une salade de tomates d’un supermarché est insignifiante et l’on approuve les enfants qui refusent de la manger. Une salade de tomates du jardin est extraordinaire, et mes enfants n’ont jamais refusé ça car ils en connaissent le goût exceptionnel.
Le deuxième attribut d’un plat est l’accommodement : la matière grasse et les aromates (sel, poivre, herbes, épices). Il est très facile par exemple de faire des plats délicieux quand on abuse de la crème fraîche ou du beurre et les restaurateurs en usent et en abusent. Si vous connaissiez la quantité de graisse utilisée pour cuire des légumes au restaurant, vous ne les considéreriez pas comme un plat « léger ». Avec les aromates, plus difficile de tromper le monde, le dosage est subtil : s’il y en a trop, c’est immangeable, s’il n’y en a pas assez, ça risque d’être fade….